Monument commémoratif de la légion des Allobroges
La légion des Allobroges
Le terme Allobroges fait référence à un peuple celte installé entre l’Isère, le Rhône et les Alpes du Nord du 3e siècle avant notre ère jusqu’à la conquête romaine. L’identité allobroge a été remise en valeur sous la Révolution. Joseph-Marie Dessaix et Amédée Doppet fondent à Paris en 1792 la société de la Propagande des Alpes, qui devient rapidement le club des patriotes étrangers et, enfin, le club des Allobroges. En août de la même année, ils obtiennent auprès de l’Assemblée nationale la création de la légion des Allobroges constituée de Savoisiens, de Piémontais et de Suisses exilés à Paris. Chastel, Dupas et Dessaix ainsi que plusieurs membres de leurs familles servent au sein de cette unité qui participe à la conquête de la Savoie avec les troupes de Montesquiou à l’automne 1792. La légion des Allobroges s’illustre par la suite lors de la prise d’Avignon et au siège de Toulon en 1793.
Un monument aux morts original
Initialement, l’État passe commande au sculpteur Paul Moreau-Vauthier pour célébrer les combattants savoyards des armées révolutionnaires de la légion des Allobroges. La maquette est prête en 1914, mais la guerre stoppe le projet. Après 1918, celui-ci est repris et modifié : il s’agit alors d’établir une filiation héroïque entre le poilu savoyard et ses ancêtres de la légion des Allobroges. Le poilu debout se retourne fièrement et observe les cinq Allobroges de 1792 : le porte-drapeau, torse nu, le plus âgé, véritable symbole du peuple ; les trois soldats et le petit tambour. Située face à la gare, la sculpture est achevée en septembre 1922. L’architecte thononais Louis Moynat réalise la clôture octogonale ainsi que l’aménagement de la place.
