L’église Saint-Leu-Saint-Gilles
Vous serez émerveillés par la beauté de cette église au riche passé impérial.
Tout d’abord, c’est la statue de Louis Bonaparte roi de Hollande (1862), œuvre de Louis-Messidor Petitot qui vous accueillera.
Ensuite, si vous avez la chance d’entendre le son des orgues Cavaillé-Coll offertes par Napoléon III vous serez sublimés par l’acoustique du monument.
La première pierre fut posée le 24 février 1851 par l’abbé Pierre Masson en présence du président de la République et de sa cousine la princesse Mathilde venue en voisine de Saint-Gratien. Les délais très courts, entre février et octobre 1851 et les crédits limités, firent dire à Louis-Napoléon Bonaparte face à l’église livrée vide : « Je n’avais pas commandé une grange ! »
Mais Louis-Napoléon Bonaparte, président de la Seconde République, souhaitait en inaugurant la nouvelle église de Saint-Leu, le vendredi 31 octobre 1851, rendre hommage à cette ville qui l’avait vu grandir (1808-1815) et réaliser le vœu de son père Louis, désireux de retrouver la terre de Saint-Leu pour son dernier repos.
La cérémonie ne manqua pas de fastes : arcs de triomphe, présence de l’archevêque de Versailles Jean-Nicaise Gros, du maire Monsieur Dubois et de ceux des alentours, des membres de la famille présidentielle tels que le Prince Jérôme son oncle et de ses enfants (le prince Lucien que l’Histoire a retenu sous le nom de Plon-Plon, et sa sœur la princesse Mathilde) ; revue de la Garde Nationale.
La messe fut accompagnée des interventions musicales d’une vingtaine d’artistes de l’Opéra, dont celle du « Sacre de Napoléon 1er » signée Cherubini.
Par la suite l’église fut enrichie de la grande statue de Louis Bonaparte roi de Hollande (1862), œuvre de Louis-Messidor Petitot.
La statue de la Vierge, en marbre, exposée au Salon de 1831 et achetée par le ministère de l’Intérieur et des Cultes, fut offerte en 1852 (classée depuis février 2000 Monument Historique).
Les orgues Cavaillé-Coll furent offertes par Napoléon III le 3 septembre 1869 et sont typiques de la facture du XIXème siècle. La Municipalité les a fait restaurer il y a quelques années avec l’aide du Département et de l’État. En 1986, elles ont été classées Monument Historique.
Les cloches seront achetées par souscription des fidèles et baptisées en 1877.
Le chapier, un meuble rare destiné à ranger les ornements liturgiques sera conçu et réalisé par des artisans de Saint-Leu et financé par la Fabrique en 1877. Il conserve des ornements précieux dont une chape brodée offerte à la paroisse par le Prince de Condé, lorsqu’il résidait à Saint-Leu, avant 1830.
Notons également que dans l’église reposent les trois sœurs Auguié, amies de la reine Hortense. L’une d’elles, Aglaé Louise, avait épousé le maréchal Ney qui repose au Père-Lachaise.
Le 28 avril 1951 les restes mortels de Charles Bonaparte, père de Napoléon, furent remis à la ville d’Ajaccio en présence de nombreuses personnalités corses parmi lesquelles on remarqua le célèbre chanteur Tino Rossi. En 1995, à l’occasion du 150ème anniversaire de la mort de Louis Bonaparte, roi de Hollande, les 4 tombeaux ont été entièrement restaurés avec le concours financier du Souvenir Napoléonien dont le conservateur local est Patrick Karczewski et du Skal Club, association internationale, culturelle et touristique.
L’église impériale peut défier les siècles pour la plus grande fierté de Saint-Leu-la-Forêt.