Lamotte-Beuvron
Louis-Napoleon en SologneIl faut remonter au voyage en Sologne de Louis-Napoléon Bonaparte en 1852 pour appréhender les liens qui l’unissent à Lamotte-Beuvron.
La mère de Louis-Napoléon était Hortense de Beauharnais, fille de Marie Josèphe Tascher de la Pagerie, épouse d’Alexandre de Beauharnais avant de devenir celle de Napoléon I. C’est son frère François de Beauharnais (gouverneur et lieutenant général pour le Roi à la Martinique), qui donna son nom à l’ancien petit village de la Ferté-Avrain devenu ainsi la Ferté-Beauharnais, situé à une quinzaine de kilomètres de Lamotte-Beuvron.
Pour venir en Sologne en ce 26 avril 1852, Louis-Napoléon et son cortège ont utilisé le train dont le tronçon Orléans-Bourges avait été inauguré 5 ans auparavant le 19 juillet 1847, marque de l’attachement du Prince aux progrès techniques.
A l’occasion de ce voyage d’une journée sur la terre de ses ancêtres, Louis-Napoléon a rencontré les édiles souvent maires depuis plusieurs décennies.
Il a alors pu mesurer combien la région était pauvre.
Les premières réalisations
Il acquit en mai 1852 le domaine de la Grillère à Vouzon puis, en juillet, celui de Lamotte-Beuvron. De ce voyage restent visibles à Lamotte-Beuvron la mairie, construite entre 1860 et 1862, et l’église Sainte-Anne de 1859, financées en partie sur la cassette personnelle de l’Empereur. Avec le domaine de Lamotte-Beuvron, il rachète le château composé actuellement de trois parties et qui succède à un château féodal puis médiéval. Il y ajoute la partie droite toujours visible et en cours de rénovation par la Fédération Française d’Equitation (FFE). Autre témoignage de l’action de Louis-Napoléon en Sologne : le canal de la Sauldre dont le bassin terminal se situe au centre de la ville. Long d’une cinquantaine de kilomètres, ponctué de 22 écluses, ce canal, issu de l’imagination de Léonard de Vinci et plusieurs fois renommé, n’est plus navigable depuis le 26 décembre 1926. A l’origine canal d’irrigation, il servit au transport des marnes de Blancafort puis, pendant quelques années, aux matériaux de construction, l’utilisation de la chaux, amendement plus facilement transportable par un chemin de fer en plein développement. La guerre de 1914-1918 ayant éloigné les hommes de leurs champs a amplifié un sort inéluctable pour ce canal « sans queue ni tête ». L’originalité de ce canal, due à la modification de son tracé rendue nécessaire par les manques de financement, est de n’être connectée à aucune autre voie navigable. Il est alimenté par la Sauldre et se déverse dans le Beuvron. Louis-Napoléon se fait le porte-parole des propriétaires fonciers qui avaient compris que la valorisation de leurs terres passait par la modernisation de la production avec des amendements innovants, les engrais Pichelin de Lamotte-Beuvron en sont un exemple. Les comices agricoles dont la tradition se perpétue encore de nos jours étaient organisés pour récompenser les meilleurs résultats tant en agriculture que pour l’élevage ou la viticulture. Afin de conserver les archives et de créer un lieu de réunion, les propriétaires fonciers organisés en Syndicat ont fait édifier le pavillon du Comité Central Agricole à l’extrémité ouest du bassin du canal. Le Comité Central Agricole est aujourd’hui le siège du Syndicat du Pays de Grande Sologne.